“Le délai de la transition est fixé à 60 mois à partir du 2 juillet 2024”, a déclaré le colonel Moussa Diallo, président du comité d’organisation des assises nationales tenues à Ouagadougou.
Selon l’article 22 de la nouvelle charte, des élections pourront toutefois être organisées “avant cette échéance si la situation sécuritaire le permet”.
Toujours selon le colonel Diallo, le capitaine Traoré, pourra être éligible aux “élections présidentielles, législatives et municipales” prévues à la fin de cette période. Son titre passe ainsi de “président de transition” à “président du Faso”.
Mise en vigueur immédiate
Signée samedi soir par le capitaine Traoré, la charte entre immédiatement en vigueur. Les assises nationales, initialement prévues pour se terminer dimanche, ont réuni des représentants de la société civile, des forces de défense et de sécurité, ainsi que des députés de l’assemblée de transition. La majorité des partis politiques traditionnels ont boycotté l’événement.
Contexte historique
Le Burkina Faso, frappé par des violences jihadistes persistantes qui ont fait des milliers de morts au cours des dix dernières années, a connu deux coups d’État en 2022. Le premier, en janvier, a porté le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba au pouvoir avant qu’il ne soit renversé en septembre par le capitaine Traoré.
Une première charte adoptée lors des précédentes assises nationales avait fixé la transition à 21 mois, prenant fin le 1er juillet 2024. Cependant, Traoré a souvent mentionné la difficulté de tenir des élections en raison de la situation sécuritaire.
Nouveaux aménagements
La nouvelle charte a supprimé les “quotas” de sièges alloués aux partis politiques dans l’assemblée législative de transition. Désormais, 12 des 71 postes restent ouverts aux partis, sans attribution spécifique. Le critère du “patriotisme” est mis en avant pour la sélection des membres de cette assemblée et du gouvernement.
Une nouvelle instance, nommée “Korag”, est créée pour “suivre et contrôler la mise en œuvre de la vision stratégique du pays dans tous les domaines”, avec une composition et un fonctionnement à la discrétion du chef de l’État.
Relations internationales
Depuis le coup d’État de septembre 2022, le Burkina Faso a diversifié ses partenariats internationaux, se distanciant de la France en exigeant le départ de ses soldats et en expulsant des diplomates. De nombreux médias français ont été suspendus, et aucun média français n’était accrédité aux assises de samedi.