Otage pendant 55 jours à Gaza

Sapir Cohen.

Condition fixée au préalable : on ne parle pas de politique. C’est donc avec un éléphant dans la pièce – de même que son frère et des personnes qui l’accompagnent – que nous rencontrons Sapir Cohen à Grand-Baie. Moins d’une demi-heure de conversation pour revenir sur 55 jours de captivité. Après l’attaque du 7 octobre 2023 du kibboutz de Nir Oz, Sapir Cohen, Israélienne de 30 ans, a été retenue en otage dans la bande de Gaza pendant presque deux mois. Elle a été libérée le 30 novembre 2023, dans le cadre d’un cessez-le-feu temporaire entre Israël et le Hamas, négocié par les Etats-Unis et le Qatar. Depuis sa libération, Sapir Cohen voyage pour raconter ce qui lui est arrivé. Celle dont le nom signifie «saphir» est de passage à Maurice pour s’accorder quelques jours de répit.
Toute menue. Comme une adolescente. Sur son visage où les sourires sont fréquents, on ne lit rien des traumatismes vécus. Et pourtant. Son récit est glaçant. Quelques minutes avant l’entretien, dans la soirée du mercredi 22 mai, un proche nous met en condition en nous montrant une vidéo-choc. Un condensé d’images choquantes où l’on s’acharne sur des cadavres sanglants, qui vous vous soulève l’estomac. Tuant toute conversation.
Quand Sapir Cohen arrive dans la pièce, son frère l’y a précédée. Il a l’air d’être sur le qui-vive. Lui aussi revit sans doute, au fil du récit que refait sa sœur, l’attaque du kibboutz de Nir Oz, le 7 octobre 2023.
Il est 6 h 30. Sapir Cohen est avec son petit ami Sasha Trufanov dans la maison d’invités de la famille. Une petite maison à deux pas de la résidence principale. Les parents de son petit ami – son père Vitaly, sa mère Yelena et sa grand-mère Irena Tati – sont dans la résidence principale. Elle est équipée d’une chambre sécurisée. Ce qui n’est pas le cas de la maison d’invités où se trouve Sapir Cohen. Ce jour-là, elles sont nombreuses les chambres sécurisées qui n’ont pas pu protéger leurs occupants quand les agresseurs ont incendié des maisons du kibboutz, alors que les occupants étaient à l’intérieur.
Quand le jeune couple, Sasha Trufanov et Sapir Cohen, comprend que les bruits terribles qu’ils entendent sont ceux d’une attaque, ils se cachent sous un lit. Sapir Cohen est enroulée dans une couverture. Son petit ami la serre dans ses bras «comme un bébé». Ils sont «comme des sardines contre le mur», dit-elle.
Après les bruits terribles de l’attaque du kibboutz de Nir Oz, survient un grand silence. Sapir Cohen se dit que c’est le moment d’envoyer un message à ses parents. Mais d’abord elle veut dire quelques mots à son petit ami. Lui dire qu’elle l’aime. Mais elle se ravise. «Je ne voulais pas dire quelque chose qui sonne comme un adieu.» Sous la couverture, elle n’envoie pas de message à ses parents ni ne parle à son petit ami. Ils restent tous les deux cachés sous ce lit, le cœur battant. C’est là que des agresseurs qui ont forcé l’entrée de la maison les trouvent. Et les séparent. Jusqu’à aujourd’hui (voir hors-texte).
Sapir Cohen le répète à chaque intervention. Ce qui la fait tenir dès le début, c’est sa foi. En répétant des prières dans ces moments de terreur, elle sent une paix intérieure l’envahir. «Je sais que Dieu me garde.»
Le calvaire ne fait que commencer. Deux agresseurs la forcent à prendre place entre eux, sur une moto, les mains derrière la tête. Direction la bande de Gaza. Un trajet, qui du kibboutz Nir Oz à Gaza, dure «environ 20 minutes». En route, le plus jeune des preneurs d’otages, qui est derrière elle sur la moto, veut prendre un autre chemin. «Pas celui de Gaza. Il veut aller dans un endroit isolé et désert.» De toutes ses forces, Sapir Cohen s’agrippe au plus âgé des deux ravisseurs, celui qui pilote la moto où ils sont assis tous les trois. «Je me suis accrochée à lui comme une fille se cramponne à son père, en lui répétant, ‘je suis un enfant. Je suis un enfant’.» Elle est en pyjama entre ces deux hommes. «Le plus jeune avait un fusil de chasse.» A cet instant, elle «préfère qu’ils me kidnappent pour aller à Gaza» plutôt que de se retrouver dans un lieu isolé avec ces deux hommes. A force de répéter au plus âgé qu’elle n’est qu’une enfant, il lui crie qu’il le sait et qu’il faut la fermer. Il dira à l’autre passager, non, on ne va pas aller là où tu veux, on va à Gaza.
A l’arrivée, c’est une pluie de coups qui s’abat sur Sapir Cohen. Dans les rues, «je ne me souviens pas de ce que les gens avaient dans les mains, mais les deux hommes sur la moto encourageaient les gens à me taper». Les coups les plus violents lui sont portés à la tête. Elle a aussi des brûlures de cigarettes. «J’avais des bleus sur tout le corps.»
Durant ses 55 jours de captivité – Sapir Cohen a été libérée le 30 novembre 2023 – elle a été retenue prisonnière dans «trois maisons et deux tunnels» à Gaza. Elle restera un mois dans les tunnels.
«Le groupes d’otages avec qui j’étais changeait de temps en temps de lieu et de composition.» Elle est séparée de la grand-mère et de la mère de son petit ami, jusqu’à ce qu’elle croise par hasard, Yelena Trufanova lors d’un échange d’otages, en route vers les tunnels de Gaza. «J’ai pu lui parler. Elle croyait que Sasha et moi avions été tués, parce que Sasha avait pu lui envoyer un message disant : ‘ils sont entrés dans la maison’. De sa fenêtre, elle avait pu voir comment ils avaient forcé les portes.» A ce moment-là, la mère de Sasha ne sait pas encore que son mari Vitaly a été tué. «Les agresseurs lui ont demandé les clés de son véhicule. Les parents de Sasha ont été séparés à ce moment-là.» C’est une dizaine de jours plus tard que le corps du père de Sasha Trufanov a été trouvé près de la frontière avec Gaza.
Lors de son premier jour de captivité à Gaza, «j’ai vu un vieil homme de 85 ans être battu. Ils l’ont tellement frappé qu’il en est mort après quelques jours. Tous les jours, les otages pensent à leurs familles, sans savoir qui est toujours en vie, qui ne l’est plus».
A son arrivée à Gaza, Sapir Cohen est enfermée avec un groupe d’otages. Parmi ses compagnons d’infortune il y a une jeune fille de 16 ans, «qui était si effrayée. Je me suis dit que je devais lui donner de l’espoir». Une jeune fille qui a partagé son sort jusqu’à sa libération. Sont-elles toujours en contact? «Très peu, parce qu’elle est très traumatisée. Elle ne peut pas voir de gens qui lui rappellent ce qu’elle a vécu.»
Sapir Cohen se souvient du jour où cette jeune fille était encore plus tiraillée par la faim que d’habitude. Otage, «vous avez tout le temps faim. On ne vous donne pas assez à manger». La ration: un pain pita par jour. «Je lui ai dit que nous avions une mission. Que j’avais besoin d’elle pour monter la garde et qu’on allait se faufiler là où étaient gardés tous les pains. Qu’on en mangerait aussi vite que l’on pourrait, que si quelqu’un venait, on cacherait le pain sous nos vêtements et qu’on ferait semblant de faire du sport».
Oui, elles ont été surprises par l’un des geôliers. En riant, Sapir Cohen raconte que quand il leur a demandé ce qu’elles faisaient là, elles ont répondu, «du sport, du sport», en exécutant de grands mouvements. «Alors que la jeune fille avait encore la bouche pleine de pain pita.» Cet incident les a fait rire dans la situation difficile où elles étaient.
Une semaine après sa prise d’otage, Sapir Cohen recueille un petit chat qui s’était introduit dans la maison où elle était retenue prisonnière. «Les terroristes donnaient des coups à ce petit chat. Mais l’un d’eux l’a ramassé et l’a caressé.» C’était un nouveau geôlier qui venait d’intégrer l’équipe qui surveillait le groupe d’otages où se trouvait Sapir Cohen. Son geste n’a pas échappé au sens d’observation de l’otage. «Après deux semaines, je lui ai parlé. Il m’a dit qu’il était choqué par ce qui s’était passé en Israël. Cet homme m’a donné à manger quand j’en réclamais alors que les autres me le refusaient en faisant des gestes obscènes.»
Affamée et vivant dans des conditions sanitaires déplorables, «cet homme nous a autorisés à prendre une douche une fois par semaine», explique Sapir Cohen. Après 50 jours de captivité, deux autres otages ont rejoint le groupe de Sapir Cohen. «Ces deux hommes ont raconté qu’ils ne s’étaient ni douchés ni brossé les dents depuis 50 jours. J’ai eu beaucoup de chance de pouvoir me doucher une fois la semaine.»
Elle se souvient aussi de ce couple où la femme avait subi plusieurs blessures qui saignaient abondamment. Malgré la douleur, elle tenait son mari dans ses bras parce qu’il souffrait de troubles de stress post traumatique. «Elle avait tellement peur qu’ils soient séparés. J’ai vu comment les geôliers ont battu cette femme. On les a séparés de mon groupe en disant qu’ils étaient fous et on les a mis dans une cage. A chaque fois que l’un des geôliers passait devant cette cage, il leur crachait dessus, les insultait. C’est extrêmement important pour moi de parler des autres otages. Certains sont grièvement blessés ou très malades. Il faut tout faire pour les ramener.»
Après plusieurs longues semaines de captivité, les geôliers annoncent à ce groupe d’otages qu’ils vont être emmenés dans les tunnels de la bande de Gaza. La jeune fille effrayée confie à Sapir Cohen à quel point elle appréhende de mettre les pieds dans ce labyrinthe de galeries souterraines connu de longue date pour abriter la contrebande. «Je lui ai dit : si nous sommes à Gaza, nous devons voir sa principale attraction.»
Etre otage dans les tunnels, c’est encore pire que d’être retenu prisonnier dans des maisons, dit-elle. Dans les tunnels, elle verra des enfants âgés de cinq ans, retenus prisonniers. Les tunnels avoisinent les égouts. L’odeur y est nauséabonde, suffocante. «Les murs et le sol sont humides, insalubres. Les matelas qu’on nous a donnés étaient mouillés, ils sentaient mauvais. Ces paillasses étaient pleines de poux et d’excréments humains.» L’attaque du 7 octobre 2023 se déroule avant le début de l’hiver. L’humidité va être aggravée par le froid.
Un jour, l’un des geôliers a écrit son nom sur une bougie commémorative. «J’étais si en colère en voyant ça.» Elle lui a demandé pourquoi il avait fait ça. Réponse : «Je te déteste tu es mon ennemie. Mais quand tu es là, cet endroit est illuminé.»
Le calvaire des Kibboutz
Le 7 octobre 2023, le Hamas n’a pas attaqué que le festival Nova, dans le désert de Néguev mais il y a aussi eu des massacres de civils dans des kibboutz situés près de la frontière avec la bande de Gaza. Au kibboutz de Nir Oz, où Sapir Cohen a été prise en otage, les habitants vivaient en communauté depuis les années 1950.

Sans nouvelles de son petit ami Sasha Trufanov depuis 230 jours
L’angoisse : Sapir Cohen est sans nouvelle de son petit ami Sasha Trufanov depuis 230 jours. D’autres otages qui ont été libérés ne l’ont pas vu. Il n’y a pas eu d’images de lui, de vidéos de propagande envoyées par le Hamas.
Sasha Trufanov est toujours retenu en otage depuis l’attaque du 7 octobre 2023.
«Quand j’ai été libérée, oui j’étais heureuse, mais j’ai surtout compris que l’on ne pouvait pas vivre en paix avec les gens de la bande de Gaza. Tous les jours, ils nous répétaient qu’ils reviendraient encore et encore. Ils ne veulent pas de l’argent, ils ne veulent pas une parcelle de terre. Ce qu’ils veulent, c’est éliminer Israël.» Après sa libération, Sapir Cohen est retournée à Nir Oz. «J’ai vu ces maisons incendiées alors que des familles s’étaient réfugiées à l’intérieur.» Elle vit dormais dans le même hôtel que Yelena, la mère de Sasha Trufanov. «Elle a perdu son mari et son fils unique. Je suis sa seule famille.» Qu’en est-il de sa famille à elle ? Sapir Cohen confie qu’à sa libération, c’est avec bonheur qu’elle a retrouvé sa famille. «Mais en captivité, j’ai changé. Ma famille ne savait pas comment l’accepter. C’est dur pour eux de se dire que je suis différente. Ils se moquent un peu de moi et pensent que je suis devenue un peu folle. Oui je suis folle, mais surtout je reste concentrée pour que tous les otages soient libérés.»
S’unir contre le terrorisme
Pourquoi est-ce si important pour Sapir Cohen de témoigner ? De mettre des mots et des images sur ce qu’elle a vécu entre le 7 octobre et le 30 novembre 2023, ce qui fait 55 jours de captivité. «D’habitude, je raconte mon histoire à des groupes de personnes juives qui m’invitent à prendre la parole. Je veux qu’ils soient connectés à ce qui s’est passé en Israël. C’est très important pour moi. Je crois fermement que nous devons nous rassembler. Au final, l’humanité doit s’unir contre le Mal.» Sapir Cohen ajoute qu’elle souhaite également en parler à des personnes non-juives. «Je veux que le monde entier sache que ce n’est pas une guerre entre Israël et Gaza, mais une guerre du monde entier contre les organisations terroristes.» Est-ce parce qu’en captivité, les terroristes lui ont répété qu’ils reviendraient encore et encore ? «Ils m’ont dit qu’à mon retour en Israël, je devais faire passer ce message. C’est primordial pour moi que le monde entier le sache, pas seulement les gens en Israël. Je me sens comme obligée de raconter mon histoire.»
L’après-captivité
Après ces 55 jours de captivité, Sapir Cohen a-t-elle pu reprendre le fil de son existence ? Avant le 7 octobre 2023, cette diplômée en ingénierie informatique développait des logiciels. «Je ne peux pas redevenir celle que j’étais avant», fait-elle ressortir. Après ce qu’elle a vécu, elle affirme avoir «compris qu’il y a des choses qui sont tellement plus importantes. Cela ne compte plus si j’ai de l’argent, si je peux m’acheter une nouvelle paire de chaussures. Maintenant j’ai une mission : je dois continuer à en parler. Je voyage pour en parler, non pas parce que c’est agréable mais parce que ce ne sera jamais assez pour que tous les otages soient libérés. Les Américains se souviennent du 11 septembre. Israël se souvient du 7 octobre. Il faut s’unir contre les organisations terroristes pour qu’il n’y ait plus jamais d’autres jours noirs dans aucun autre pays.»

Des survivants de retour au kibboutz de Nir Oz après l’attaque du 7 octobre.

Les mandats d’arrêt
Déclaration du Procureur de la CPI, Karim A.A. Khan KC : dépôt de requêtes aux fins de délivrance de mandats d’arrêt concernant la situation dans l’État de Palestine le lundi 20 mai 2024.
«Aujourd’hui, je vais déposer des requêtes auprès de la Chambre préliminaire I de la Cour pénale internationale aux fins de délivrance de mandats d’arrêt concernant la situation dans l’État de Palestine.
Yahya Sinwar, Mohammed Diab Ibrahim Al-Masri (Deif), Ismail Haniyeh
«Compte tenu des éléments de preuve recueillis et examinés par mon Bureau, j’ai de bonnes raisons de penser que la responsabilité pénale de Yahya SINWAR (chef du Mouvement de résistance islamique [« Hamas] dans la bande de Gaza), Mohammed Diab Ibrahim AL-MASRI, plus connu sous le nom DEIF (commandant en chef de la branche armée du Hamas, communément appelée « les brigades Al-Qassam ») et Ismail HANIYEH (chef de la branche politique du Hamas) est engagée pour les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité ci-après commis sur le territoire d’Israël et dans l’État de Palestine (dans la bande de Gaza) depuis le 7 octobre 2023 au moins : L’extermination en tant que crime contre l’humanité, en violation de l’article 7-1-b du Statut ;
Le meurtre en tant que crime contre l’humanité, en violation de l’article 7-1-a et en tant que crime de guerre, en violation de l’article 8-2-c-i ;
La prise d’otages en tant que crime de guerre, en violation de l’article 8-2-c-iii ;
Le viol et autres formes de violence sexuelle en tant que crime contre l’humanité, en violation de l’article 7-1-g et également en tant que crime de guerre, en violation de l’article 8-2-e-vi dans le contexte de la captivité ;
La torture en tant que crime contre l’humanité, visé à l’article 7-1-f et en tant que crime de guerre, en violation de l’article 8-2-c-i, dans le contexte de la captivité ;
D’autres actes inhumains en tant que crime contre l’humanité, en violation de l’article 7-l-k, dans le contexte de la captivité ;
Les traitements cruels en tant que crime de guerre en violation de l’article 8-2-c-i, dans le contexte de la captivité ; et
Atteintes à la dignité de la personne en tant que crime de guerre, en violation de l’article 8-2-c-ii, dans le contexte de la captivité. (…)»
Benjamin Netanyahu, Yoav Gallant
«Compte tenu des preuves recueillies et examinées par mon Bureau, j’ai de bonnes raisons de penser que la responsabilité pénale de Benjamin NETANYAHU, le Premier Ministre d’Israël, et de Yoav GALLANT, Ministre de la défense d’Israël, est engagée pour les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité ci-après commis sur le territoire de l’État de Palestine (dans la bande de Gaza) à compter du 8 octobre 2023 au moins :
Le fait d’affamer délibérément des civils comme méthode de guerre en tant que crime de guerre, en violation de l’article 8-2-b-xxv du Statut ;
Le fait de causer intentionnellement de grandes souffrances ou de porter gravement atteinte à l’intégrité physique ou à la santé, en violation de l’article 8-2-a-iii ou les traitements cruels en tant que crime de guerre, en violation de l’article 8-2-c-i ;
L’homicide intentionnel, en violation de l’article 8-2-a-i ou le meurtre en tant que crime de guerre, en violation de l’article 8-2-c-i ; Le fait de diriger intentionnellement des attaques contre la population civile en tant que crime de guerre en violation des articles 8-2-b-i ou 8-2-e-i ;
L’extermination et/ou le meurtre en tant que crime contre l’humanité, en violation des articles 7-1-b et 7-1-a, y compris en lien avec le fait d’affamer des civils ayant entraîné la mort, en tant que crime contre l’humanité ; La persécution en tant que crime contre l’humanité, en violation de l’article 7-1-h ; D’autres actes inhumains en tant que crime contre l’humanité, en violation de l’article 7-l-k. (…)»

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